Immobilier : la SNCF vend les bijoux de famille

Publié le par Syndicat FiRST

 

En plein conflit contre la dernière réforme, la SNCF mettait en vente pas moins de 135 immeubles, comprenant au total 4000 logements. Plus précisément, l'entreprise mettait sur le marché 80 % des parts de la filiale ICF Habitat Novedis. En cause, une rentabilité jugée insuffisante (maximum 4,5 %) alors que les investissements « industriels » permettraient d'atteindre 8%. Cette opération, purement financière, lui aurait finalement récemment rapporté 1,4 milliard d'euros. Une somme vraisemblablement mise à profit pour éponger une partie de la dette de l’État attribuée à la SNCF. L'opération constitue sans doute une excellente affaire... pour les acquéreurs : les immeubles sont majoritairement situés dans des zones où l’immobilier prend régulièrement de la valeur (plus de 50 % sont situés en Île-de-France et notamment à Paris. Le reste se trouve dans de grandes métropoles régionales, telles Bordeaux, Lyon, ou Toulouse).

 

Se pose la question du financement initial de ces immeubles. Ont-ils, à l'origine, été financés par le « 1% logement » ? Rappelons que jusqu'en 1992, tous les employeurs de plus de 10 salariés étaient contraints d'investir 1% de la masse salariale dans la construction d'immeubles à destination de leurs salariés. Si tel était le cas, cette opération ne constituerait ni plus ni moins qu'un vol du patrimoine des cheminots. A ce jour, ces derniers occupent les deux tiers des appartements récemment « vendus ». La SNCF assure que ses salariés demeureront prioritaires dans l'attribution des logements. Mais à quel prix ? Si le montant des locations reste pour l'instant en dessous du marché, rien n'indique que cette spécificité sera maintenue sur le long terme.

 

L'acquéreur, un consortium d’investisseurs constitué de l’Erafp (Établissement de retraite additionnelle de la fonction publique), l’Ircantec (la caisse de retraite des agents contractuels de droit public), le spécialiste allemand du logement social Vonovia, CDC Habitat et Swiss Life n'a rien d'une œuvre philanthropique. Ajoutons que cette vente intervient après certaines annonces faites par Guillaume Pepy à un parterre de cadres dirigeants : « ...35% des postes vont voir leur contenu changer radicalement … Nous allons favoriser la mobilité, géographique et professionnelle, à l'intérieur mais aussi à l'extérieur du groupe, pour ceux qui voudront poursuivre un autre projet ».

 

Les cheminots seront donc astreints à une mobilité professionnelle et géographique dont ils risquent s'assumer les conséquences au prix fort ! Décidément, la casse de l'outil de travail et du Statut ne suffisent pas. C'est la grande braderie ! Tout doit disparaître. Lors des élections professionnelles de novembre, les cheminots pourront choisir d'adhérer à cette politique de casse, en soutenant les syndicats d'accompagnement. Où alors de plebiciter ceux qui défendront jusqu'au bout leurs intérêts.

 

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