FiRST ne tombera pas dans le piège de la dette

Publié le par Syndicat FiRST

 
Rappel
 
 
1) dès juillet 2017, le Président de la République évoquait, devant un petit groupe de cheminots, la possibilité pour l'Etat de reprendre à sa charge une partie de la dette, décision qu'il conditionnait à un certain nombre d' "efforts" imposés aux cheminots (remise ne cause du Statut, du régime spécial de retraite,...). FiRST avait considéré cette annonce comme une véritable "déclaration de guerre".
 
2) La dette "infrastructures" a été réintégrée au sein de la SNCF en 2014, lors de la "réforme portant ferroviaire"
 
3) La directive européenne 91-440, première étape de libéralisation du rail européen, imposait comme préalable à l'arrivée de la concurrence l' "assainissement de la situation financière des opérateurs historiques". Et cela pour une raison bien compréhensible : il était indispensable que les opérateurs tels que la SNCF  puissent lutter à armes égales avec leurs futurs concurrents... 
En France, la prise en charge de la dette n'a jamais eu lieu malgré cette obligation (en Allemagne, l'Etat avait repris la TOTALITÉ de la dette en 1993, soit quelque 33 milliards d'euros). RFF avait été créé en 1997, la dette y avait été cantonnée sans être apurée. Dette revenue à SNCF Réseau en 2014. Les promesses faites par le Gouvernement de l'époque n'ont pas été tenues...
 
L'annonce d'Emmanuel Macron du 15 avril : 

 "Oui, à partir du 1er janvier 2020, l'État reprendra progressivement et totalement" la dette Infras... 

FiRST constate que les reculs sociaux, imposés par l'Etat aux cheminots de la SNCF, seront appliqués rapidement : suppression de l'embauche au Statut des jeunes cheminots, remise en cause des accords d'entreprises qui pourraient freiner la "productivité"... Et, de la même manière, la réforme des régimes spéciaux programmée en 2019 !
 
En revanche, la reprise de la dette qui n'est pas celle de la SNCF mais un fardeau que les gouvernements successifs ont refusé de traiter depuis 1991, ferait l'objet d'un échelonnement non précisé... et conditionnée aux résultats des échanges entre syndicats et Gouvernement.
Ce qui revient un nouvelle fois à reporter l'apurement de la dette aux calendes grecques..
 
FiRST rappelle une nouvelle fois que la reprise de la dette "infras" par l'Etat, soit environ 47 milliards d'euros, relève d'une obligation imposée par la réglementation européenne. Cet assainissement financier aurait dû s'opérer AVANT l'ouverture à la concurrence du réseau, soit AVANT 2003 !
 
La SNCF et ses cheminots ont déjà payé très cher la première étape d'ouverture à la concurrence : près de 8000 emplois ont été supprimés à Fret SNCF !
 
Il est totalement inadmissible de présenter, maintenant comme dès juillet 2017, l'apurement de la dette comme une sorte de contrepartie aux reculs sociaux ou comme une avancée dans le cadre des pseudos concertations menées en ce moment.
 
Cette dette ne relève ni de la responsabilité de l'Entreprise, ni de celle des cheminots !
 
Demande-t-on aux chauffeurs routiers de sacrifier leurs primes pour payer l'entretien des routes ? Au personnel médical de rogner sa rémunération pour permettre d'entretenir les hôpitaux ?
 
A noter aussi que l'Etat vient une nouvelle fois de faire preuve d'irresponsabilité financière notoire en imposant à la SNCF l'achat de 100 rames TGV ! C'est typiquement ce genre de décision qui a gréver les comptes de la SNCF année après années... Après, il est facile de pointer du doigt l'efficacité de l'Entreprise Publique ! Et de demander aux cheminots de se sacrifier pour éponger les errements des Gouvernements successifs !
 
FiRST a appelé les cheminots à s'inscrire dans les actions et grèves menées depuis le 2 avril au soir. Depuis, FiRST poursuit ses appels à l'action ! La grève continue !
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article