Cessez de tirer sur l'ambulance
Le champ de bataille est encore fumant. Les plaies infligées par la récente réforme restent béantes. Les relations entre la Direction et son personnel sont dégradées comme jamais et pour longtemps... Comme si cela ne suffisait pas, Guillaume Pepy en rajoute un louche.
Avec la disparition progressive du Statut, la transformation d'une entreprise publique en sociétés anonymes, la fermeture inéluctable de milliers de kilomètres de lignes... les cheminots avaient déjà l'impression de toucher le fond.
Ils se sont trompés : aujourd'hui, leur direction tire sans vergogne sur l'ambulance !
La remise en cause d'une "SNCF à deux vitesses", récemment annoncée aux cadres de l'Entreprise par Guillaume Pepy et relayée par la presse, ne pourrait se traduire que par un nouveau nivellement vers le bas des acquis sociaux des cheminots !
Rappelons que la première étape de régression sociale est l'alignement progressif des droits des agents de la SNCF sur ceux des cheminots du privé. Une orientation rêvée depuis une décennie par la Direction de la SNCF, et enfin mise en œuvre dans le cadre de la récente réforme. La convention collective ferroviaire commune en cours de "négociation", vise en effet à écrêter les spécificités sociales des cheminots du public.
Seconde étape, programmée elle aussi dans le cadre de la réforme : la remise en cause du Statut (embauches hors Statut dès 2020). Sauf que cela ne semble pas aller assez vite pour certains !
Apparait désormais l'ultime étape, qui consiste à rogner les derniers acquis des cheminots en place.
Sur le terrain, des cheminots, de plus en plus nombreux, réfléchissent à quitter l'entreprise. Ceux qui avaient accepté un salaire modeste (bloqué depuis 4 ans) en contrepartie d' acquis sociaux, tour à tour remis en cause, s'aperçoivent qu'au final, ils seraient mieux payés dans le privé à conditions de travail égales...
Les plus anciens n'ont qu'une hâte, quitter dès que possible cette entreprise qui ne les reconnait plus et dans laquelle ils ne se reconnaissent plus ...
Réagissez ! Vous pourrez bientôt vous exprimer dans les urnes pour marquer votre opposition à toutes formes de régression sociale !