Annonces d'Elisabeth Borne : on avance, mais on reste au milieu du gué

Le bilan de la rencontre du 8 janvier
Sur la forme
FiRST note tout d’abord une évolution positive de la forme de la rencontre. Pour une fois, il s’agissait officiellement d’une réunion de travail, pas d’une pièce de théâtre mettant en scène une gentille Ministre et de méchants présidents de la SNCF, et ayant pour but de rassurer les usagers jusqu’à la prochaine panne.
Sur le fond
Le Ministre annonce un diagnostic sur l’état des installations des grandes gares. FiRST prend acte. Mais pourquoi limiter l’initiative aux grandes gares ? Les usagers des TER ne sont-ils pas, eux-aussi, victimes des dysfonctionnements ? Existerait-il des usagers des villes et usagers de champs ?
Concernant l’audit lui-même : ira-t-on jusqu’à examiner le cahier des charges des installations ? FiRST rappelle qu’avec l’extension démesurée des périmètres des postes d’aiguillage, une simple panne paralyse des centaines de trains. Il est inconcevable que le cahier des charges de ces installations n’ait pas prévu de de fonctionnement en mode dégradé ou de plan B.
Elisabeth Borne souhaiterait également anticiper les points de fragilité du réseau. Un bon sentiment. Mais la multiplication des diagnostics est-elle la solution ? FiRST estime qu’il est temps de passer aux remèdes ! En interne, les problématiques sont connues, régulièrement rappelées par les cheminots et leurs représentants. Il suffit d’ouvrir les yeux !
Enfin, Madame Borne souhaite mobiliser les investissements nécessaires. FiRST fera sien l’engagement d’un représentant du candidat Macron : « La dette Infra est une dette de l’Etat. Il lui revient de la prendre en charge ». Inutile de demander plus. Que l’Etat commence à rembourser sa dette, cela suffira amplement !
Ce qui aurait dû être abordé et ne l’a pas été…
FiRST regrette que le Gouvernement n’ait pas souhaité approcher la problématique du réseau classique dans sa globalité. L’initiative, trop réductrice, se limite aux gares parisiennes et autres grandes gares.
FiRST aurait souhaité que l’Etat fixe pour objectif à la SNCF la recherche de la qualité, et renonce définitivement à la politique d’ « efficience » qui pourri l’Entreprise comme beaucoup d’autres.
FiRST déplore que l’organisation interne de la SNCF ne soit pas remise à plat. Les cloisons érigées entre les services et les personnels nuisent à son efficacité.
FiRST souligne un paradoxe : le Gouvernement multiplie les exigences mais valide 2000 suppressions de postes pour 2018, qui s’ajoutent aux milliers de postes supprimés année après année… La SNCF ne pourra être efficace dans ses missions qu’à partir du moment où elle en aura les moyens
Enfin , FiRST rappelle que toute évolution doit se faire avec le personnel et non contre lui. C’est avec du personnel motivé, et non brimé, que l’on fera avancer les choses dans l’intérêt de tous. Ni le Gouvernement, ni la Direction de la SNCF, ne semble souhaiter avancer dans cette voie !